A l’automne, nous avons activement participé à des débats sur l’identité catholique, avec des échanges parfois vifs mais le plus souvent interrogatifs. Alors que le printemps pointe déjà le bout de son nez, ce sont les chrétiens de gauche qui refont surface (au moins dans le milieu académique) avec deux colloques qui leurs sont consacrés les 12-13 mars et 21-22 mai. L’occasion pour notre blog de lancer une série de publication sur « chrétiens de gauche : une identité d’actualité ? ». Aujourd’hui, présentation des deux colloques et de leurs problématiques, en espérant que nos lecteurs pourront y assister.
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Le livre paru en 2012.
Les 13 et 13 mars (soit jeudi et vendredi prochain) se tient à l’ICP (Institut Catholique de Paris) un colloque sur « Les chrétiens de gauche de 1945 à nos jours ». Plusieurs des participants de ce blog y participent, comme intervenant ou pour interroger les grands témoins qui ponctuent les journées.
L’idée de ce colloque, piloté par Jean-François Petit et Bernard Bourdin, vient d’une lecture critique de l’ouvrage A la gauche du Christ (2012) qui s’est imposé comme la référence sur le sujet. Pour beaucoup d’acteurs (d’hier comme d’aujourd’hui), Denis Pelletier et Jean-Louis Schlegel avaient fait preuve de pessimisme en concluant sur une quasi-disparition de la gauche chrétienne. Certains aspects avaient aussi été négligé comme la dimension internationale ou les fondements théoriques. Faute de place sans doute car l’ouvrage faisait déjà 624 pages.
Le colloque de cette semaine vise à renouveler l’approche dans un débat scientifique fécond (J-L Schlegel sera présent) qui fait aussi appel aux témoignages de plusieurs acteurs. Sans oublier de donner la parole à ceux qui essaient, aujourd’hui encore, d’incarner un catholicisme de gauche.
Toutes les infos sur le site du colloque (https://colloquechretiensdegauche.wordpress.com/) et le programme en accès direct.
Un autre colloque, « L’esprit de Vatican II » prévu les 21-22 mai, va encore enrichir notre connaissance du catholicisme de gauche (programme ici). Co-organisé par Le CHSP (Centre d’Histoire de Sciences Po) et la FJJ (Fondation Jean Jaurès), il insistera sur la dimension internationale de la contestation catholique après le concile Vatican II. Son organisateur, Gerd-Rainer Horn (intervenant déjà le 13 mars), en a fait son thème de recherche à Sciences Po, après avoir travaillé sur les courants contestataires dans l’immédiate après-guerre (Left Catholicism[1] 2001, ouvrage malheureusement pas encore traduit en français). Que la Fondation Jean Jaurès, l’un des principaux think tank lié au PS, en soit le partenaire indique bien que notre tradition n’est pas morte et qu’elle continue d’intéresser la gauche.
Elle intéresse aussi la droite d’ailleurs. Nous avons eu la surprise de recevoir en février un message de La Nef, qui a publié dans son n°267 de février 2015 un encart sur notre site. Le chroniqueur web de cette revue très marquée à droite relève (et nous en sommes honoré) que « l’internaute curieux trouvera ici un espace qui veut être celui du dialogue (…) Un défi intéressant pour des chrétiens dont on regrette trop souvent ce manque de capacité à échanger avec bienveillance malgré des avis divergents ou parfois opposés ». Nous voulons voir dans cette mention un exemple de cette bienveillance qui nous change des accusations d’illégitimité que nous devons trop souvent endurer de la part des plus réactionnaires.
A suivre ce soir : Identité, ceux qui n’en sont pas (avec Anthony Favier) et demain : Jaurès, un catho de gauche ? (avec Eric Vinson)
[1] Left Catholicism: Catholics and Society at the Point of Liberation in Western Europe, 1943- 1955, coedited with Emmanuel Gerard, Leuven University Press, 2001.
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